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Pourquoi une maison passive ?
Les enjeux
environnementaux
Aujourd'hui,
90 % de la production totale d'énergie mondiale est produite à partir
de ressources
fossiles.
Depuis
toujours, la croissance économique s'est accompagnée d'un meilleur
confort de vie mais aussi d'un accroissement proportionnel des besoins
énergétiques.
Les
scientifiques et les économistes sont d'accord
au moins sur un point : il faudra diviser par 4 les émissions de gaz à
effet de serre d'ici 2010. Ces données et leurs explications sont
développées par Jean-Marc
Jancovici sur le site des mines de Paris.
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Comment diviser par 4
nos émissions de gaz à effet de serre ?
Pour y arriver, l'équation est simple :
soit nous divisons par 4 notre consommation d'énergie,
soit nous multiplions par 4 notre efficacité énergétique,
soit nous subirons une division par 4 de la richesse ou de la
population (source J.M.
Jancovici).
La dernière solution n'étant pas envisageable, ou du moins pas
agréable, il faut s'interesser aux deux premières, qui sont liées. |
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Comment arriver à
diminuer notre consommation d'énergie et à améliorer notre efficacité
énergétique ?
On
sait que pour
conserver un confort de vie et une croissance raisonnable, il faudrait
continuer à augmenter de 2% par an la production énergétique à
efficacité énergétique constante.
Si on baisse de 1.5 à 2 %
par an la production d'énergie à partir de combustibles fossiles, cela
implique qu'il faudra augmenter de 4 à 5 % par an la production
d'énergie à partir de sources décarbonées.
Mais
quelles sont les sources décarbonnées ?
La
première à laquelle on pense, qui est très performante aujourd'hui, est
le nucléaire. Il y a actuellement 500 réacteurs nucléaires dans le
monde. Il faudrait donc en construire 1 700 de plus dans les 30 ans,
soit 56 par an. La question qui se pose est la suivante : est-on
capable de soutenir un tel programme nucléaire ? 80% de ces réacteurs
devront être construits dans des pays émergeants (Chine, Iran, Inde).
Est-on prêt à accepter cela ? De plus, la technologie actuelle ne
permet pas d'avoir suffisamment d'uranium pour soutenir durablement
cette croissance. Saura-t-on relever le défi techonologique ? Enfin,
que fera-t-on des déchets nucléaires ?
Dans ces conditions, le
nucléaire est effectivement une partie de la solution mais le nucléaire
n'est QU'UNE PARTIE de la solution.
Comment
augmenter la production d'énergies non fossiles ?
Les énergies renouvelables ont des formes multiples. Actuellement, deux
d'entre elles dominent largement dans le monde : la biomasse et
l'hydroélectricité.
La biomasse (en grande majorité la combustion du bois) est déjà très
développée (cheminée, chaudière à bois...) et ne pourra connaître dans
les années à venir une croissance trop forte car elle dépend d'une
gestion équilibrée de l'agriculture et de la forêt.
L'hydroélectricité est une énergie performante, abondante et souple.
Cependant, elle a un impact écologique non négligeable car elle
nécessite la construction de barrages (inondation de vallées,
reproduction des poissons impossible...). De plus, elle est déjà très
développée et elle nécessite des montagnes et des fleuves, ce qui n'est
pas réalisable partout.
Autrement dit, les deux énergies renouvelables les plus utilisées
actuellement n'ont pas un potentiel suffisant.
Restent les autres énergies, et notamment les plus en vogue
actuellement : l'éolien, le solaire et la géothermie. Ces énergies sont
prometteuses. Elles ont leurs qualités (pas de pollution ni de rejet de
gaz à effet de serre) et leurs défauts (l'intermittence de la
production pour l'éolien et le solaire). Malheureusement, même avec une
croissance à deux chiffres de la production liée à ces deux énergies,
elles ne seront pas suffisantes pour supporter la croissance
énergétique liée à la croissance économique. Enfin, si la technologie a
progressé, il reste beaucoup à faire pour rendre ces énergies
compétitives économiquement. Bref, au même titre que le nucléaire, les
énergies renouvelables représentent une partie de la solution mais ce
n'est toujours QU'UNE PARTIE de la solution.
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Une partie de la
solution viendra de l'accroissement de la production des énergies
décarbonées, quel est le reste de la solution ?
Le reste de la solution sera dans l'énergie que nous ne consommerons
pas.
Il y a deux manières de consommer moins d'énergie : la première est de
faire des économies d'énergie, la seconde est d'améliorer l'efficacité
énergétique.
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Comment faire des
économies d'énergies ?
Cela fait partie des règles de bon sens souvent rappelées par l'ADEME.
C'est-à-dire :
- Utiliser les transports en commun, marcher ou faire du vélo plutôt
que de prendre sa voiture ;
- Baisser la température d'un ou deux degrés et se couvrir plus dans
les bureaux et les habitats ;
- Eteindre la lumière quand on n'est pas dans la pièce ;
- Ne pas laisser d'appareils en veille ;
- Manger moins de viande ;
- Manger des fruits et des légumes locaux et de saison ;
- ... .
La plupart de ces gestes peuvent être fait par tout le monde et tous
les jours. Ils sont d'une importance non négligeable. Mais nous ne
pouvons pas retourner à l'âge de pierre et nous souhaitons tous garder
un confort de vie durement acquis par nos ancêtres.
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C'est là qu'intervient
l'efficacité énergétique, mais comment ?
Aujourd'hui, des progrès ont été faits dans l'industrie, dans les
transports (il reste beaucoup à faire mais de nombreuses étapes ont
déjà été franchies, il faudra s'améliorer au niveau technologique pour
être encore meilleur dans ce domaine).
Restent les bâtiments (bureaux, industries, commerces) et les
habitations qui engloutissent actuellement une grande part de
notre consommation énergétique. Il est possible, en utilisant
uniquement les technologies actuelles, de réduire considérablement la
consommation de tous ces bâtiments.
Aujourd'hui, nous savons isoler efficacement, nous savons ventiler
efficacement, nous savons réguler de manière efficace la température et
l'humidité. Par conséquent, une grande part de la solution viendra de
l'amélioration des habitats et des bâtiments avec des coûts
raisonnables. La maison passive (ou le bâtiment passif) représente
l'aboutissement de l'efficacité énergétique dans les habitats
(www.lamaisonpassive.fr).
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